dimanche 2 mai 2010

"MON NOM EST PERSONNE" : DECOUPE DECORS ET DETAILS (4)

Topeka, dans le scénario d'Ernesto Gastaldi, devient Acoma dans le film, un des lieux les plus spectaculaires de l'Ouest, village indien d'adobe perché sur une mesa d'environ 110 mètres de hauteur. Tout au fond du panorama: la Mesa Encantada. Juin 1899 pour la fiction; juin 1973 pour l'image tournée (Acoma, Nouveau-Mexique, USA.)


Acoma ou Sky City, au temps vécu de Mon Nom est Personne, photographie de 1910. La Mesa Encantada, solitaire, est bien visible au loin.



Juin 1973.


Vers 1896, au temps de Mon Nom est Personne. Les mêmes réservoirs d'eau de pluie dans la roche, d'une époque à l'autre.





La mission franciscaine de San Esteban (1629), telle qu'aurait dû la voir Jack Beauregard, photographie ancienne de 1896 environ.





Les Indiens ne permettent pas de photographier dans le cimetière, face à l'église. Pour Mon Nom est Personne la production fait donc construire un second cimetière, adjacent au premier. Les deux hommes, Personne et Beauregard, évoluent en miroir l'un de l'autre dans un lieu qui rappelle les arènes circulaires de Sergio Leone (Et pour quelques Dollars de plus, 1965; Le Bon la Brute le Truand, 1966.)




Personne (Terence Hill) devant la tombe de Sampekimpak. Gastaldi écrit dans le texte: (Nessuno) Sampekimpak. E' un bel nome in navajo... Mais son voeu de ne pas voir figurer le nom du cinéaste américain dans le dialogue final n'est pas exaucé. Et pour cause, il est déjà écrit sur la croix. Un canular à la source de bien des théories sur le sens caché de Mon Nom est Personne.





Ernesto Gastaldi , dans le texte : + Nevada Kid April 1888...


Ernesto Gastaldi , dans le texte : Oggi Tre giugno dell' 89...



Le scénariste date la fiction en 1889, mais la réalisation retient l'année 1899, pour des raisons symboliques bien évidentes. Le XIX° Siècle se meurt jusque dans le détail chronologique. Beauregard l'énonce, le pouce levé: nous sommes le 3 juin 1899.



Juin 1973.

Années 2000. En 1990, le village d'Acoma était exactement celui de 1973. A en juger par des photos plus récentes, quelques aménagements plus modernes ont eu lieu depuis.







Raccord d'une séquence à l'autre, d'une lumière à l'autre. Le dernier visage de l'Ouest mélancolique signifié par le gros plan sur Jack Beauregard (Henry Fonda), à Acoma, s'efface devant l'image de la Street of Pleasure des temps nouveaux. Le cirque peut commencer.

Giuseppe Ruzzolini remplace Armando Nanuzzi, son cousin, au poste de chef-opérateur. La Street of Pleasure de Las Cruces (Nouveau-Mexique, USA), imaginée par Ernesto Gastaldi, dans le texte, en nocturne, fait place au décor du cinéma sous le soleil éblouissant de l'Andalousie: Personne (Terence Hill), dans la Street of Pleasures de Cheyenne, Poblado Leone, Estacion de La Calahorra (Grenade), vers juillet 1973.

Mais ceci est une autre histoire.


[Gastaldi ne raccordait pas la scène du cimetière indien avec celle de la fête foraine, mais lui faisait succéder la séquence de Sullivan dans sa mine, entouré d'un groupe de visiteurs, avant que n'arrive Biondo le chef de la Horde Sauvage. Le film monté inverse les séquences en les simplifiant.]






Acoma, Nouveau-Mexique, USA, photographies anciennes, vers 1890-1896.



Sources iconographiques:
Il Mio Nome e' Nessuno, 1973, DVD Mondo Home Enternainment, 2005.

Photographies anciennes d'Acoma:
http://southwest.library.arizona.edu/spmc/body.1_div.18.html

http://chestofbooks.com/travel.usa/arizona/grand-canyon/John-Stoddard-Lectures/Grand-Canon-Of-The-Colorado-River-Part-5.html



Sources extérieures d'information:
Giuseppe Ruzzolini, entretien avec Christophe Gans, dans Mon Nom est Personne, DVD StudioCanal, disque Bonus, 2005.
Marcello Garofalo, Tutto il cinema di Sergio Leone, Baldini & Castoldi, 1999.
Ernesto Gastaldi, Il Mio Nome e' Nessuno sceneggiatura (1972-1973), chez l'auteur, dans date.

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