mardi 22 juin 2010

"MON NOM EST PERSONNE": DECOUPE DECORS ET DETAILS (7)

Centre de l'espace et des regards, Personne se tient au croisement du Camino de Gor et de la piste GR-6103, qui passe juste devant la maison coloniale, Poblado Leone, vers juillet 1973.

Tout à doite en bas du cadre, l'ombre portée du Saloon: une des rares plongées sur Poblado Leone, visualisant la topographie des lieux.


Ernesto Gastaldi décrit minutieusement dans le script original la maison bourgeoise de Sullivan, au portique ostentatoire importé de l'Est et décalé au Nouveau-Mexique: le territoire sauvage se construit en état capitaliste.


La séquence évoque aussi l'éveil matinal de la petite cité de l'Ouest, dont il ne reste rien d'autre dans le film que des coups de marteaux ou encore quelques images vraisemblablement tournées, mais seulement montrées dans des photographies d'exploitation.



Au pied de la piste GR-6103, la maison de Sullivan, façade all' antica, en 1974. Le décor est entouré de barbelés protecteurs. Tout à gauche en bas de l'image, la piste de terre qui coupe en deux le set. Cette maison bourgeoise, construite en dur...

... est l'ancienne Flagstone First National Bank, Il était une fois dans l'Ouest (1968).



Coup de zoom sur la tête de Sullivan (Jean Martin) qui réduit à un seul plan les longues séquences prévues par Ernesto Gastaldi, à l'intérieur de la maison: elles opposent le caractère du patricien, Sullivan, effarouché par le sang qui coule des meurtres qu'il ordonne, à ses hommes venus de la plèbe.





El Camino de Gor, champ (juillet 1973) et contre-champ sur fond de Sierra Nevada, vers 1974.







Jouer de son image dans le miroir, c'est aussi s'assurer la maîtrise de l'espace et des profondeurs truquées qu'il dévoile. Terence Hill, Poblado Leone, vers juillet 1973.



Du Camino de Gor à la piste GR-6103, reconstitution du panorama, montage numérique. Le plan en croix permet de démultiplier les espaces et les lieux.





Personne: acteur et spectateur du jeu optique qu'il met en scène...





El Camino de Gor, set de Poblado Leone, sur fond de Sierra Nevada:
-vers juillet 1973.
-vers avril 1989-1990.

Les superstructures de bois encadrant le Saloon pour l'élargir ont disparu. Les maçonneries de brique rouges sont les rares vestiges à ne pas avoir été démontés par le temps, les intempéries, et les populations locales qui y ont trouvé les matériaux pour leurs propres habitations.






L'Hotel de Paris, une façade ouverte sur le vide.
-vers juillet 1973.
-vers 1974.



Un reste elliptique d'une scène écrite bien plus longue: dans le scénario original, les commerçants de la ville font l'obole à la Horde Sauvage en apportant des vivres de toutes sortes sur des chariots. De l' Hotel de Paris, Beauregard observe, par la fenêtre, un armurier donner des bâtons de dynamites aux artificiers de la Horde. Ces gros plans appartiennent à une vue subjective de Beauregard, rapidement montrée dans le film.
Selon son scénariste, Mon Nom est Personne fut un film difficile à monter.


Les verroteries des selles brillent au soleil. Elles fournissent à Personne la clef de son dispositif: de futures cibles toutes désignées pour le duel final entre Jack Beauregard et la Horde.




Décor et arrière-cour: marqués d'un carré rouge sur le photogramme ci-dessus (juillet 1973), l'Hotel de Paris et l'étable; les mêmes photograhiés à revers, vers 1974 : vérité et faux-semblant de cinéma.






Sources iconographiques:
Il Mio Nome è Nessuno (1973), DVD CVC, Mondo Home Entertainment, 2005.
Mon Nom est Personne, photographies d'exploitation.
Souchon, photographies de Poblado Leone, 1974, "Un bout de Far-West en Andalousie", Formule 1 N° 52, 31 décembre 1975.
Jo, Ektachrome, vers 1989-1990.
Il était une fois dans l'Ouest (1968), photographie d'exploitation.


Poblado Leone est une réalisation de Carlo Simi (construction: 1968), remaniée par Gianni Polidori, pour Mon Nom est Personne (1973), Estacion de La Calahorra, (Grenade), Espagne.


Sources extérieures d'information:
Ernesto Gastaldi, Il Mio Nome è Nessuno, 1972-1973, chez l'auteur, sans date.
Marcello Garofalo, Tutto il cinema di Sergio Leone, Baldini & Castoldi, 1999.


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