lundi 28 juin 2010

"BLIND MAN", CINEREVUE, MAI 1972.


Cine Revue, N° 18, 4 mai 1972, consacre quatre pages à Blind Man, Ferdinando Baldi (1971), raconté par Roland Fougères et illustré de photographies en noir et blanc ou couleurs.










Un bel exemple de contamination: Blind Man importe le thème de la colonie des femmes perdues de Convoi de femmes (1951), William Wellman, mais aussi du mélo italien: Riz Amer (1949), Giuseppe de Santis; La fille de la Rizière (1956), Raffaelo Matarazzo, ou encore du cinéma d' aventures: L'île des filles perdues (1962), Domenico Paolella.


Dans Texas Adios (1966), Ferdinando Baldi utilisait déjà de cette imagerie, devenue dans Blind Man l' argument dramatique et érotique du film.



Magda Konopka, Forteresse El Condor, Llanos del Duque, Gergal (Almeria), juillet 1971.



Malgré le luxe des moyens mis en oeuvre, Blind Man est un échec commercial signifiant la fin d'une orgie populaire: celle du western spaghetti.



Tony Anthony, Fuerte Gobi, Tabernas (Almeria), juillet 1971.
"...un western surréaliste plein de bruits étranges et de cris perçants." selon Laurence Staig et Tony Williams, Le Western Italien (1975), Editions Marc Minoustchine, 1977.



Tony Anthony, Lloyd Battista, Ringo Starr, Fuerte Gobi, Tabernas (Almeria), juillet 1971.



Sources:
Cine Revue N° 18, 4 mai 1972: Le Justicier Aveugle, raconté par Roland Fougères.
Laurence Staig et Tony Williams, Le Western italien (1975), Editions Marc Minoustchine, 1977 pour la traduction française.
Carlo Gaberscek, Il Vicino West, Ribis, 2007.

mardi 22 juin 2010

"MON NOM EST PERSONNE": DECOUPE DECORS ET DETAILS (7)

Centre de l'espace et des regards, Personne se tient au croisement du Camino de Gor et de la piste GR-6103, qui passe juste devant la maison coloniale, Poblado Leone, vers juillet 1973.

Tout à doite en bas du cadre, l'ombre portée du Saloon: une des rares plongées sur Poblado Leone, visualisant la topographie des lieux.


Ernesto Gastaldi décrit minutieusement dans le script original la maison bourgeoise de Sullivan, au portique ostentatoire importé de l'Est et décalé au Nouveau-Mexique: le territoire sauvage se construit en état capitaliste.


La séquence évoque aussi l'éveil matinal de la petite cité de l'Ouest, dont il ne reste rien d'autre dans le film que des coups de marteaux ou encore quelques images vraisemblablement tournées, mais seulement montrées dans des photographies d'exploitation.



Au pied de la piste GR-6103, la maison de Sullivan, façade all' antica, en 1974. Le décor est entouré de barbelés protecteurs. Tout à gauche en bas de l'image, la piste de terre qui coupe en deux le set. Cette maison bourgeoise, construite en dur...

... est l'ancienne Flagstone First National Bank, Il était une fois dans l'Ouest (1968).



Coup de zoom sur la tête de Sullivan (Jean Martin) qui réduit à un seul plan les longues séquences prévues par Ernesto Gastaldi, à l'intérieur de la maison: elles opposent le caractère du patricien, Sullivan, effarouché par le sang qui coule des meurtres qu'il ordonne, à ses hommes venus de la plèbe.





El Camino de Gor, champ (juillet 1973) et contre-champ sur fond de Sierra Nevada, vers 1974.







Jouer de son image dans le miroir, c'est aussi s'assurer la maîtrise de l'espace et des profondeurs truquées qu'il dévoile. Terence Hill, Poblado Leone, vers juillet 1973.



Du Camino de Gor à la piste GR-6103, reconstitution du panorama, montage numérique. Le plan en croix permet de démultiplier les espaces et les lieux.





Personne: acteur et spectateur du jeu optique qu'il met en scène...





El Camino de Gor, set de Poblado Leone, sur fond de Sierra Nevada:
-vers juillet 1973.
-vers avril 1989-1990.

Les superstructures de bois encadrant le Saloon pour l'élargir ont disparu. Les maçonneries de brique rouges sont les rares vestiges à ne pas avoir été démontés par le temps, les intempéries, et les populations locales qui y ont trouvé les matériaux pour leurs propres habitations.






L'Hotel de Paris, une façade ouverte sur le vide.
-vers juillet 1973.
-vers 1974.



Un reste elliptique d'une scène écrite bien plus longue: dans le scénario original, les commerçants de la ville font l'obole à la Horde Sauvage en apportant des vivres de toutes sortes sur des chariots. De l' Hotel de Paris, Beauregard observe, par la fenêtre, un armurier donner des bâtons de dynamites aux artificiers de la Horde. Ces gros plans appartiennent à une vue subjective de Beauregard, rapidement montrée dans le film.
Selon son scénariste, Mon Nom est Personne fut un film difficile à monter.


Les verroteries des selles brillent au soleil. Elles fournissent à Personne la clef de son dispositif: de futures cibles toutes désignées pour le duel final entre Jack Beauregard et la Horde.




Décor et arrière-cour: marqués d'un carré rouge sur le photogramme ci-dessus (juillet 1973), l'Hotel de Paris et l'étable; les mêmes photograhiés à revers, vers 1974 : vérité et faux-semblant de cinéma.






Sources iconographiques:
Il Mio Nome è Nessuno (1973), DVD CVC, Mondo Home Entertainment, 2005.
Mon Nom est Personne, photographies d'exploitation.
Souchon, photographies de Poblado Leone, 1974, "Un bout de Far-West en Andalousie", Formule 1 N° 52, 31 décembre 1975.
Jo, Ektachrome, vers 1989-1990.
Il était une fois dans l'Ouest (1968), photographie d'exploitation.


Poblado Leone est une réalisation de Carlo Simi (construction: 1968), remaniée par Gianni Polidori, pour Mon Nom est Personne (1973), Estacion de La Calahorra, (Grenade), Espagne.


Sources extérieures d'information:
Ernesto Gastaldi, Il Mio Nome è Nessuno, 1972-1973, chez l'auteur, sans date.
Marcello Garofalo, Tutto il cinema di Sergio Leone, Baldini & Castoldi, 1999.


dimanche 20 juin 2010

ANGELIQUE ETAIT EN NOIR: "UNE CORDE, UN COLT", 1968.


Robert Hossein réalise Une corde, un colt à partir du 8 janvier 1968 dans la province d'Almeria , où il reste 10 semaines. L'affiche reconstitue le couple fétiche du grand public qu'il forme avec Michèle Mercier dans la série des Angélique, produite par Francis Cosne avec une participation italienne et adaptée des ouvrages de Anne et Serge Golon.



Pour Une corde, un colt, Hossein fait construire dans les dunes de sable de Cabo de Gata, tout près d'Almeria, un village fantôme financé avec l'appui de Sergio Leone, auquel le film est dédicacé.


Poblado Fantasma del Oeste, Dunes de Cabo de Gata (Almeria), vers février 1968. Incendié pour le film Enfants de Salauds, André de Toth, au printemps 1968.




Dans Directed By Sergio Leone, Gianni Di Claudio reproduit un article de Il Giornale d'Italia, daté du 10 novembre 1968 [erreur typographique probable : lire 1o novembre 1967, le contenu de l'article fait allusion à la préparation de Il était une fois dans l'Ouest]: Robert Hossein envisage alors de faire jouer à Sergio Leone un petit rôle dans son western :

Sergio Leone interpreterà la parte di un padrone di un "saloon".
"Sara soltanto un apparizione -ha precisato il regista-non una parte vera e propria. Sono in procinto di partire per la Spagna per scegliere gli esterni del mio nuovo film C' era una volta il West; nel quale Robert Hossein interpreta un personaggio importante. E per questo che capitero sul "set" di Robert. Ma sara solo per pochi istanti". A quanto sembra, pero , l'attore e regista francese ha intenzione di "coinvolgere" Sergio Leone nel "cast" del suo film in modo più impegnativo.


Di Claudio, dans le corps du texte (page 94) cite, sans préciser sa source cependant, Sergio Leone à propos de sa participation dans Une Corde, un Colt:
...[Hossein] chiama lo stesso regista (al quale dedica il film nei titoli di coda) ad interpretare una particina nel ruolo di un barista tanto canuto quanto improbabile. Leone accetta per far piacere all' amico e fa la comparsa nel film interpretato da Hossein stesso e da Michèle Mercier, ma dirà della sua interpertazione:
"Quando mi sono rivisto ho deciso che non avrei ripetuto l'esperienza: recitavano meglio i cavalli !"


Christopher Frayling écrit, dans sa biographie de Leone, Sergio Leone Something to Do with the Death, que le rôle aurait été coupé du montage final, sans sources très claires (traduction italienne du livre).


Robert Hossein, interviewé pour le DVD Friedhof ohne Kreuze, Anolis, 2007, (édition allemande de Une Corde, un Colt) ne fait pas allusion à cette anecdote, pas plus qu'à la participation financière de Leone au décor du film, mais indique que la séquence du repas aurait été dirigée par Sergio Leone, venu en visite sur la plateau de tournage espagnol.

Selon Robert Hossein, une nouvelle Cène...

...signée Sergio Leone.


Hossein, par ailleurs, se trompe quand il dit ne pas avoir pu jouer dans Il était une fois dans l'Ouest à cause de son engagement, via Gaumont, sur le film de Christian Jaque, Madame Sans-Gêne, effectivement tourné en Espagne, mais en ... 1962 !





CineRevue, N° 44, 31 octobre 1968: Une Corde, un Colt raconté par Roland Fougères, avec une fin beaucoup plus spectaculaire et décorative que celle du film.



Michèle Mercier et Robert Hossein, Pobaldo del Oeste Texas Hollywood, Tabernas (Almeria), vers janvier-février 1968.




Sources extérieures d'informations:
Gianni Di Claudio, Directed By Sergio Leone, Libreria Universitaria Editrice, 1990.
Christopher Frayling, Sergio Leone Danzando con la Morte, Il Castoro, 2002.
José Enrique Martinez Moya, Almeria un Mundo de Pelicula, Instituto de Estudios Almerienses, 1999.
José Marquez Ubeda, Almeria Plato de Cine, Instituto de Estudios Almerienses, 2009.
CineRevue, N° 44, 31 octobre 1968.
Friedhof ohne Kreuze, (Un Colt, une corde), DVD Anolis, 2007, entretien avec Robert Hossein.

GIULIANO GEMMA, 1973.


EuroCinéma, N° 6, mars 1973, article anonyme.

samedi 12 juin 2010

SUR LE TOURNAGE DE "IL ETAIT UNE FOIS LA REVOLUTION" : ESPAGNE, ETE 1970.


PlayCinema, N° 4, octobre 1970, article anonyme : sur le tournage du film, Almeria, juin 1970.




Senes ( Almeria), vers juin 1970:
-Sergio Leone.
-Rod Steiger.



Senes ( Almeria), vers juin 1970: Sergio Leone, Rod Steiger.



Rod Steiger, vers juin 1970.



Venta de Canicas, Carretera 3326, Gergal (Almeria), juin 1970.



Venta de Canicas, Carretera 3326, Gergal (Almeria), juin 1970: Maria Monti.



Venta de Canicas, Gergal (Almeria), Carretera 3326, juin 1970:
- Sergio Leone et Rod Steiger.
- Maria Monti et Rod Steiger.





Sierra Alhamilla (Tabernas), juin 1970:
-Rod Steiger, sortant de la diligence, Sergio Leone, équipe de tournage.
-James Coburn.


Sierra Alhamilla (Tabernas), juin 1970: James Coburn.



Castillo de Los Alumbres, Rodalquilar (Almeria), vers juin 1970:
-Sergio Leone, James Coburn, équipe technique.
-James Coburn.
-James Coburn.



Plaza de Santiago, Guadix (Grenade), vers juillet 1970: Sergio Leone, Rod Steiger.



Medinaceli (Soria), vers juillet 1970: Sergio Leone sur le set conçu par Andrea Crisanti.



Medinaceli (Soria), vers juillet 1970:
-Rod Steiger, Sergio Leone, James Coburn.
-Rod Steiger, James Coburn.



Medinaceli (Soria), vers juillet 1970: James Coburn.



Cortijo de Dona Francisca, piste ALP 824, Campos de Nijar (Almeria), vers juin 1970: Sergio Leone.


Province d'Almeria, vers juin 1970: l'équipe de Il était une fois la Révolution, James Coburn et Rod Steiger devant la cabine du camion.


Il existe un livre documentant le tournage de Il était une fois la Révolution en Andalousie:

Yvan Dalain, Western Spaghetti, Ides et Calendes, 1995.



Sources iconographiques:
Giu la Testa, DVD CVC, 2002.
Angelo Novi, photographies de tournage.
PlayCinema, N° 4, octobre 1970.