dimanche 25 avril 2010

EN MARGE DU SPAGHETTI: "ON M'APPELLE DOLLARS" (1977)

Exploitée en France sous le nom de On m'appelle Dollars (1977), cette comédie d'action, Mr Billion, réalisée pour la Fox par Jonathan Kaplan en 1976, est le premier des deux essais hollywoodiens de Terence Hill. Le film est tourné juste avant Il était une fois la Légion, de Dick Richards, une co-production ambitieuse entreprise en automne 1976 sur les lieux du western italien: Forteresse El Condor, Gergal (Almeria), Altiplano du Marquesado, La Calahorra (Grenade); puis au Maroc.




Terence Hill sort alors du tournage de Un génie deux associés une cloche, réalisé pour une grande partie dans l'été de 1975 à Monument Valley (Arizona, USA).


Koch Media vient de sortir l'édition italienne de Mr Billion en DVD. Le film fut un échec cuisant pour Terence Hill, alors cinquième vedette au Box-Office international comme le rappelle la bande annonce anglaise jointe en Bonus.


On comprend pourquoi:


Une histoire vaguement apparentée à La Mort aux Trousses , jusque dans le morceau de bravoure final, balade l'acteur italien de New-York à San Francisco, en passant par le Far-West. Sans être dépourvue de rythme, la narration reste un peu cousue de fil blanc, trop hâtivement écrite.

Terence Hill, cependant à l'aise, ne peut donner vraiment d'épaisseur à un héros assez inconsistant, pas plus que Valérie Perrine, ex-lauréate du Festival de Cannes, n'existe réellement dans l'intrigue. Imagerie westernienne et cascades automobiles reflètent l'univers de l'acteur désireux de capter le public américain.



A comparer la séquence d'introduction italienne avec les excellents Piedone de Bud Spencer (1973-1979), où l'ancien acolyte de Terence Hill construit une figure authentiquement populaire et ancrée dans la réalité et le cinéma de son pays, on voit ce qui sépare la carrière en solo des deux compères, l'un ne pouvant s'affranchir de son personnage de western à l'italienne, l'autre redimensionné dans l' Italie de son temps et le cinéma de genre, avant d'exporter son personnage de généreux géant Outre-Atlantique avec un certain bonheur (Le Shériff et les Extra-Terrestres, Michele Lupo, 1979, et les différentes séquelles).




J'avais vu ce film vers 1977, à sa sortie en France. Le DVD Koch Media est techniquement décevant, le plaisir des retrouvailles s'en trouve gâché. La Fox, distributrice du film, ne fait pas l'effort de fournir un bon master, très sous-exposé dans bien des séquences et granuleux, comme au bon vieux temps des tous premiers DVD.
Le film, agréable, réussi techniquement, avec quelques prouesses même, et déjà inscrit dans le registre du feuilleton télévisuel, auquel il emprunte ses ressorts simplifiés, n'en sort pas à son avantage. Dommage.



Curieusement, le clin d'oeil au spectateur que fait Terence Hill au début du film, "comme Steve McQueen", semble avoir été coupé des copies américaines: le sous-titrage italien vient par-dessus le sous-titrage anglais, forcé ici, comme dans un autre petit passage.



Neil Summers et R.G. Armstrong, déjà présents dans Mon Nom est Personne complètent les références, nombreuses, au spaghetti-western, dans ce récit d'une migration cinématographique ratée: pour le bonheur de tous et d'abord le sien, Terence Hill, passé par Don Camillo quelques années plus tard, reviendra à l'Italie pour la télévision (Don Matteo).



Mister Miliardo, Jonathan Kaplan, 1977, DVD Koch Media, 2010, anglais ou italien, sous-titres italiens, format 1.85 16X9.

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