vendredi 14 mai 2010

"BLIND MAN", FERDINANDO BALDI, 1971.















Tabernas (Almeria), Poblado del Oeste Texas Hollywood: juillet 1971-avril 1989, juillet 1991.




Tabernas (Almeria), Badlands, juillet 1971- avril 1989-1990.



Cabo de Gata (Almeria), Playa de Monsul, juillet 1971-vers avril 1989.



Tabernas (Almeria), Poblado del Oeste Texas Hollywood, juillet 1971-juillet 1991.






Gergal (Almeria), Llanos del Duque, Forteresse El Condor, juillet 1971-vers avril 1989.




Tabernas (Almeria), Poblado del Oeste Texas Hollywood, juillet 1971- vers avril 1989.



Tabernas (Almeria), Poblado del Oeste Texas Hollywood, intérieur de l'église mexicaine, juillet 1971-vers avril 1989.



Gergal (Almeria), Llanos del Duque, Forteresse El Condor, juillet 1971-vers avril 1989-1990.



Inspiré de la série japonaise des Zatoïchi, l'histoire d'un samouraï aveugle, Blind Man est réalisé l'été 1971 par Ferdinando Baldi en Italie pour les intérieurs et à Almeria pour les extérieurs.


Le recul du temps efface la référence au film de sabre. Blind Man importe dans l'univers du western spaghetti, dont Ferdinando Baldi est un spécialiste, celui du Swinging London et des communautés hippies. Le film mélange habilement deux recettes à la mode de ce début des années 1970: l'univers de Sergio Leone et celui des libérations libertaires, ou Katmandou à Almeria.




Allen Klein, devenu depuis un an le manager des Beatles, produit le film dont la vraie vedette commerciale n'est pas Tony Anthony, acteur américain reconverti dans le film de genre italien, et avec un certain succès dans le western spaghetti, mais Ringo Starr, le batteur du groupe.


Ringo, au nom prédestiné, succède ainsi dans les steppes du Sud à John Lennon, dont la venue en Almeria de septembre 1966 pour le film How I Won the War, Richard Lester, n'était pas passée inaperçue. Le Swinging London avait déjà frappé l' Andalousie puritaine de Francisco Franco.

John Lennon en Almeria : Rolls, Drugs and Rock' n' Roll, vers septembre 1966.


Loin des budgets étriqués que lui donne Manolo Bolognini, Ferdinando Baldi trouve enfin dans Blind Man des moyens à sa démesure. Le film brasse, dans une multitude de décors aussi riches les uns que les autres, une figuration importante: la plus spectaculaire est celle du convoi de femmes égaré dans le désert et poursuivi par une horde de Hippies travestis en hors-la-lois hirsutes, vision psychédélique surgie des vestiges décoratifs de La Folie des Grandeurs (noria factice de la grande dune de Cabo de Gata).


Le détail vestimentaire en dit long: bandanas, cartouchières décoratives, bijouteries, colifichets en tous genres, bijoux et bracelets, cuirs et tissus multicolores venus de la mode Pop.


Ibiza s'invite dans le western spaghetti jusque dans la musique de Stelvio Cipriani, une expérience sensorielle de bruits et de sons percutants, bizarres, loin de la stricte application des contingences narratives d'une écriture musicale au cinéma. Blind Man tient d'un spectacle audio-visuel travaillé par l' abstraction des formes.


Comme dans Pour une poignée de Dollars, le film ouvre sur la brûlure du soleil: l'univers du western spaghetti condensé dans une pure sensation optique.


Bénéficiant d'un travail du cadre optimal, d'un montage virtuose et d'une histoire attractive pimentée d'érotisme né des magazines sur papier glacé de l'homme moderne, Blind Man fait pourtant un four.

Le temps confère à Blind Man l'aura d'un film culte, joyau d'une époque vécue aujourd'hui comme révolue, celle du cinéma de genre, dans sa quintessence formaliste, où les utopies du moment pouvaient, dans une même confusion commerciale et artistique, se manifester .



Sources iconographiques:
Blind Man, Ferdinando Baldi, (1971), DVD Fabbri (Alan Young), 2007.
Jo, Ektachromes, 1989-1991.

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